Mathieu, étudiant du PGE en expatriation à Ghāziābād
Peux-tu te présenter?
Je suis étudiant à l’EM Normandie depuis 4 ans, actuellement en Master 1 Entrepreneuriat & Innovations.
Je suis parti dans le cadre de ma deuxième expatriation à l’IMT Ghāziābād, en Inde qui est une province de la capitale New Dehli, au premier semestre.
Pour cause de Covid les cours se faisaient en distanciel donc nous n’avons pas vraiment été sur le campus. C'était un peu particulier, je vais vous détailler mon expérience.
Qu’as-tu fait comme associations à l’École ?
Je suis entré en première année à l’EM Normandie et j’ai participé au BDS (bureau des sports) sur le campus parisien de l'École.
Au retour de mon expatriation en Chine en deuxième année, nous avons listé avec des amis et remporté le BDS. Nous avons repris les rênes de l'association qu’on a nommée Rush’EM.
Est-ce que l'Inde était ton premier choix ?
Pas du tout, c’était mon 11e choix, j’ai fait partie des étudiants qui sont passés au deuxième tour. J'avais choisi uniquement des destinations asiatiques avec Shangai en premier choix mais l'Asie a eu beaucoup de succès cette année et tout a été pris rapidement. J'étais pourtant en milieu de classement. L'Inde s'est transformée en 1er choix de second tour.
On ne pense pas forcément à l’Inde pour une expatriation, c’est peut-être parce qu’on a souvent une image faussée de la réalité. C'est une des seules destinations où je pouvais partir en Asie et je suis réellement content d'avoir fait ce choix.
Tu as terminé tes cours actuellement ?
En effet, les cours sont terminés et je suis actuellement en séjour à Sri Lanka et je retournerai en France après. L'Inde est extrêmement riche en termes de partimoine culturel. Durant toute la période où nous avions cours, nous avons organisé de nombreuses excursions pour visiter le pays.
Être en distanciel nous a permis de découvrir davantage d'endroits que si nous avions été en présentiel, même si j'imagine que l'expérience aurait été totalement différente.
Quels types de cours as-tu dans ton université ?
On a le choix entre 3 options : finance, marketing et opération. Au sein de l'option marketing que j'ai choisie, on a deux matières majeures : Business Research Method et Strategic Management. En marketing, j'avais par exemple de cours de communication, du Brand Management, Product and Distribution Management et Consumer Behaviour.
Est-ce que ces cours sont différents de ceux en France ?
C’est une Business Shcool donc l'organisation des enseignements reste similaire. L’organisation est particulière pour les cours en distanciel puisque les internationaux sont répartis par classe de 3-4 étudiants d'une ou plusieurs écoles de commerce partenaires en France.
Les cours durent une heure et demi, un format plus court qu’en cycle Master à l’EM Normandie. La forme reste assez identique puisque le professeur s'exprime et les élèves suivent. Les Indiens participent un peu plus en cours. Les professeurs leur posent beaucoup de questions et il y a une note de participation dont le coefficient est assez important.
Les étudiants indiens sont plus âgés que nous, soit ils exercent déjà un métier ou ont fait d'autres études avant. Nous avons beaucoup d'ingénieurs dans notre classe qui reprennent un cursus de marketing pour avoir un double diplôme à la fin.
Pour ce qui est du système associatif, je n'en ai aucune idée car nous n'étions pas sur les campus. Je n’ai pas pu participer à la vie asso, mais je pense qu'elle est moins développée qu’à l’EM Normandie. Ils ont uniquement un BDS et un BDE qui organisent ponctuellement des évènements.
Comment s’est passée ton intégration dans le pays ?
Il faut être préparé pour partir en Inde car on voit des choses qu'on est pas habitué à voir en Europe par exemple. J'y étais déjà allé une fois et avais beaucoup aimé. La pauvreté choque énormément mais j’ai l’impression que les choses sont en train d'évoluer. J'ai été moins supris lors de cette deuxième expatriation.
Les gens "éduqués" sont très sympathiques et les gens moins éduqués sont très curieux. Il faut comprendre le fait que certaines personnes n’ont jamais vu d’Européens, de personnes à la peau blanche. Ayant les cheveux blonds et les yeux bleus, j'ai beaucoup de succès y compris sur les réseaux sociaux !
Il faut oser aller vers eux pour échanger et dépasser ces a priori. Ils ne parlent pas tous très bien anglais mais vous découvrirez que ce sont des gens très gentils.
Est-ce que tu as été beaucoup en contact avec des Indiens ?
Ayant suivi mes cours en distanciel, j’ai été moins en contact avec des Indiens que je l’aurais été sur les campus. L'avantage, c'est que pour les groupes de travail, on était mélangés avec des étudiants indiens. Cela permettait de s’intégrer, de regarder leurs méthodes de travail et de ne pas rester uniquement entre expatriés.
En ce qui concerne la langue parlée, la direction de l’école nous à tout de suite interpellés sur le fort accent que les Indiens ont lorsqu'ils parlent anglais. Ils ont bien conscience que cela complique la compréhension pour les étudiants internationaux. Avec le temps, on s'habitue à leur accent. Leur niveau d'anglais est très bon malgré tout puisque c'est une des langues officielles du pays.
Nous avions chacun un « buddy » attitré, c’est le même système qu’aux États-Unis. C'est une personne qui est là pour vous aider, répondre à vos questions à propos de l’école et de la vie surle campus. C’est une super chose même si le Covid nous a contraint de communiquer en distanciel.
Il y a une culture de la performance en Inde ?
Oui, il y a une grosse compétition entre étudiants. Ils veulent tous "être le meilleur". Ils se mettent beaucoup de pression pour obtenir un diplôme car ils en ont réellement besoin pour réussir dans la vie professionnelle. Ils ne peuvent s'en passer comme en France où l'on peut se débrouiller sans.
C’est une vraie culture de la réussite et de la performance qui est imposée par les parents, par l’école et que les élèves s’imposent à eux-mêmes. De ce fait, c'est difficile pour nous de participer en classe en distanciel parce que ça va très vite. Ce serait différent en présentiel où les professeurs nous permettraient davantage de prendre la parole.
Comment t’es-tu débrouillé dans ta recherche de logement ?
On a décidé de louer un appartement en colocation avec des camarades du programme. On a décidé de ne pas aller à New Dehli parce que c’est une ville qui est énormément polluée. Ghāziābād est d’ailleurs la ville qui a les plus gros pics de pollution au monde. C'est une province de New Dehli, il doit y avoir environ 1 million d'habitants. Il y a beaucoup de sièges d'entreprises. D'ailleurs, le campus est flambant neuf avec des terrains de sport et des infrastructures modernes.
Comment est la nourriture ?
La transition avec l’Inde s’est très bien déroulée dès le départ. La nourriture indienne est très bonne. Oubliez le cheese naan qui est une invention occidentale, comme les sushis chez nous.
Cependant, il faut faire attention à la nourriture vendue dans la rue, prendre des plats cuits pour éviter les mauvaises surprises. Au bout d’un certain temps, on a envie de rentrer en France pour manger un bout de fromage et boire un verre de vin !
Quel est ton meilleur souvenir ?
J'ai plusieurs souvenirs à vous partager. J'y étais déjà allé mais je suis retourné voir le Taj Mahal avec des amis. C’est un endroit vraiment incroyable. Il faut essayer d’y aller tôt le matin, le palais est vraiment magnifique.
On a aussi des supers souvenirs en bus de nuit. Si vous voulez tenter l'expérience, prenez un bon bus couchette. Par contre, il était impossible de payer avec des cartes bancaires françaises, même internationales. Il a fallu batailler. Une fois arrivé dans le bus, on découvre les couchettes pour 2 personnes qui sont disposées sur deux étages. C’est vraiment une super expérience à vivre ! Les trajets entre deux villes sont très longs car le pays est grand.
Par ailleurs, je peux aussi vous conseiller de visiter les villes du Sud. Ne vous contentez pas seulement du Rājasthān et du Nord. Notre coup de cœur a vraiment été la ville de Munnar qui se trouve dans le Kerala. C’est en pleine montagne, vous êtes dans les champs de thé et les couchers de soleil sont magnifiques. Si vous avez le permis, vous pouvez louer des scooters sur place.
Si tu devais conseiller un moyen de locomotion, lequel serait-ce ?
Le taxi coûterait trop cher à un étudiant mais pour un trajet assez court, c'est possible. En plus, lorsque l'on est plusieurs, on peut diviser les coûts.
Il y a des villes où vous n’aurez pas le choix de prendre l’avion, puisque cela prend 1h au lieu de 22h en train, par exemple entre Bombay et New Dehli.
Les villes ne sont pas toujours très bien desservies par les trains qui sont assez lents. Vous allez plus vite en bus qu’en train. Je préconise le bus pour des voyages de nuit, la voiture si c’est un petit trajet et le scooter dans les endroits pas trop peuplés pour éviter le danger sur la route.
Est-ce que tu recommanderais cette expatriation ?
Oui je recommande cette expatriation telle que je l’ai vécue. Je n'ai pas vécu les cours en présentiel mais je suis sûr que c’est également une très belle expérience.
Évidemment je recommande à tout le monde de visiter le pays. On a eu la chance d’avoir les cours en ligne donc on a beaucoup voyagé.
Quel est le budget pour faire une expatriation telle que la tienne ?
Une chambre sur le campus coûte entre 150€ et 200€ par mois. On peut croire que l'Inde est un pays bon marché mais la vie peut être chère dans les villes modernes et peuplées.
Les Indiens ont ouvert des bars, des restaurants avec des prix proches de ceux de l'Europe. La fourchette est assez large mais pour vivre à Ghāziābād, il faut entre 800 et 1 000€ de budget par mois. Tout dépend des activités que vous faites sur place. Pour notre part, on a voyagé, beaucoup profité, pris des bus très souvent, des trains... Les hôtels sur place ne coûtent pas cher du tout. Évitez les Airbnb car beaucoup d'annonces ne correspondent pas du tout à la réalité.
As-tu un conseil à donner avant de partir en Inde ?
J’ai découvert dès ma sortie de l’aéroport les tuk-tuk Uber. C'est incroyable car vous pouvez vous déplacer partout dans la ville pour des prix très bas. Les chauffeurs de tuk-tuk classiques pratiquent des prix 3 à 4 fois plus élevés que la normale. Donc je vous conseille de prendre des tuk-tuk sur Uber.
Profitez des applications que les locaux vous donnent pour la restauration, les tickets de bus, les tickets de trains. Prenez une carte SIM Indienne c’est très pratique et pas cher : j’avais un forfait avec appels et SMS illimités avec 75Go d’internet pour 5 euros par mois.
Prenez des médicaments avant de partir. Soyez efficaces et concis, prenez un peu de tout. En pharmacie, les médicaments n'ont rien à voir donc on ne sait pas quel équivalent prendre.
Faites aussi vos vaccins car selon les régions d’Inde, le pays peut demander certains vaccins. Vous devez vous renseigner sur le site de l’État français et Indien. Préparez-vous bien avant de partir.
C’est un pays qu’on adore parce que c’est magnifique et que l’on découvre une culture riche, des gens superbes, pleins de religions et dialectes différents mais qui peuvent aussi causer un choc des cultures. En parlant de religion, les Indiens sont assez compliqués entre eux sur le sujet. Il y a pas mal de tensions entre Musulmans et Hindous. Ne prenez pas ça personnellement, n’essayez même pas de discuter avec eux. Ce n’est pas la même culture, ils ne comprendront pas cette ouverture qu’on a dans nos pays d'Europe.
J’encourage tous les étudiants qui sont prêts à découvrir l’Inde d'y aller. En plus, c’est une destination qui n’est pas souvent choisie donc vous aurez plus de chances d'être sélectionné. C'est un pays qui vous surprendra. Au sein de l’EM Normandie, c'est sûrement l’un des choix d’expatriation qui provoque le plus gros choc culturel. Il y a d'autres universités partenaires à choisir dans ce pays.
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