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Pierre Thomas
Pierre Thomas

Responsable des Opérations, Ubisoft

Faire ses armes à l’international

J’ai un diplôme de « value chain et logistic management » obtenu en 2009 qui a pour intérêt d’être un double diplôme entre l'EM Normandie et Macquarie University à Sydney. Le contenu de ce Master m’a attiré dès le départ et a orienté mon choix de rejoindre l’EM Normandie. Ce programme n’obligeait pas à partir en Australie durant six mois même si nous étions deux dans ma promo à partir là-bas finalement.

Ce voyage a confirmé ma volonté d’aller explorer des contrées lointaines.

Ce ne sont pas les cours en eux-mêmes qui donnent sa richesse à l’expatriation. C’est tout ce qu’il y a autour comme la richesse d’un pays et de son environnement. C’est aussi développer son ouverture sur le monde et sur les autres, que ce soit en mode studieux ou plus festif, en voyageant beaucoup, en participant à la vie associative…

J’ai passé 6 mois à Wellington en Nouvelle-Zélande. Je m’étais réservé du temps pour pouvoir faire un stage ou vivre une expérience sur place. J’avais l’avantage d’être déjà en Australie.

Des liens forts au sein d'une promo

Dans notre promo, nous étions dispatchés à différents endroits du monde et pourtant étions assez liés. Encore aujourd’hui, plusieurs groupes subsistent au sein de notre promo. Nous nous retrouvons régulièrement.

D'ailleurs, nous avons célébré nos 10 ans de promo l’an passé au Havre autour d’un beau week-end de retrouvailles et de fêtes.

La capacité à s'adapter en toutes situations

Etant étudiant en Australie, je n’ai pas fréquenté beaucoup d'habitants locaux. J’étais en colocation avec des Français. Nous faisions nos soirées entre étudiants étrangers même s’il y avait quelques Australiens. Nous parlions déjà bien anglais à ce moment et notre accent français n’a jamais posé problème pour communiquer ! 

En revanche, en Nouvelle-Zélande, l’expérience a été différente car j’ai été immergé dans la culture. L’entreprise où je faisais mon stage était gérée par un Français donc il m’arrivait de parler français. Pour le reste, je travaillais le soir dans un bar de Wellington pour arrondir mes fins de mois et me faire des contacts sur place.

Mon expérience en Nouvelle-Zélande m’a forcé à me jeter dans le grand bain.

Quand on est derrière le bar à servir des bières à des Néo-Zélandais qui ont un fort accent, cela crée une situation d’inconfort mais qui nous fait évoluer. 

Aujourd’hui, quand je me retrouve dans certaines situations à l’international, je repense à ces moments et me dis que j’ai été capable de m’adapter à l’époque. Il n’y a pas de raisons pour que je ne puisse pas le refaire lors d’un call avec un professionnel. 

Le choix d'un parcours international

Après cette expérience en Nouvelle-Zélande, j’avais déjà envie de poursuivre une aventure à l’international, pas nécessairement d’un point de vue professionnel. Le retour en France n’était pas l’option que je privilégiais. J’avais postulé pour différents postes en Nouvelle-Zélande, notamment pour l’organisation de la coupe du monde de rugby. Je n’ai pas été retenu mais ça aurait pu être sympa !

J’avais également fait un stage à Londres pendant mon année optionnelle et avais gardé plusieurs contacts. C’est de cette manière que j’ai pu décrocher un job. Londres est une ville que j’adore ! J’y travaillais dans le domaine du tourisme pour un Tour Operator plutôt haut-de-gamme qui proposait des voyages de luxe à l’aventure aux quatre coins du monde. J’étais en charge de leur marketing digital. 

Ces deux années à Londres furent enrichissantes tant sur le plan professionnel que personnel. J’étais en colocation avec un Irlandais, des Australiens et Néo-Zélandais, toute la communauté du Commonwealth qu’on retrouve beaucoup dans cette ville. Cela permet de se familiariser avec toutes ces cultures dans le cadre du travail et de la vie perso. Aller voir un match de cricket avec des Sud-Africains permet réellement de comprendre l’esprit de ce sport. Aller fêter un événement au pub avec les Anglais permet de découvrir des aspects spécifiques de leur culture.

Aujourd’hui, avec 10 ans de recul, je vois une vraie valeur ajoutée à ces expériences à l’international.

Faire carrière au sein d’une grande entreprise

Après mon job à Londres, j’ai été contacté par Ubisoft à Paris pour rejoindre leur équipe. Ayant peu de perspectives d’évolution dans la petite structure où j’étais à Londres, je ne me suis pas posé trop de questions. J’ai été ravi de retrouver à Paris mes copains de promo. Je me suis mis en colocation avec l’un d’entre eux. 

Quand j’ai rejoint Ubisoft, une division pour un certain type de jeux était en cours de création. Ils avaient besoin d’une expertise d’acquisition "online" sur chacun des pays européens.

C’est dans ce cadre que j’ai été approché puisque je suis Français et que j’ai travaillé à Londres dans le domaine de l'acquisition.

J’ai été pris pour ce poste même si je n’étais pas proche du milieu du jeu vidéo. Il faut malgré tout être familier avec ce milieu pour bien le comprendre, sans pour autant être un gamer de compétition. 

Après mon expérience au marketing, j’ai rejoint l’équipe Sales en tant que responsable des opérations. J’utilise énormément ce que j’ai appris en marketing. Je suis à la croisée entre les équipes des ventes, du marketing et le studio de production sur tout ce qui touche à l’offre commerciale : prix des jeux, dates de sortie, événements d’acquisition… Je synchronise toutes ces tactiques business pour le pôle EMEA et plus globalement à l’échelle internationale, puisque nous passons notre temps à nous aligner sur ce qui se pratique sur le territoire américain.

J’ai évolué étape après étape en donnant le meilleur de moi-même dans les postes que j’ai occupés, en réfléchissant au prochain objectif à atteindre.

Cependant, je n’avais pas de plan de carrière précis chez Ubisoft, d’autant plus que nos métiers évoluent énormément. Je préférais me concentrer à bien faire le job sans trop penser à ce qui allait se passer après. Je souhaitais maintenir aussi la motivation et l’envie d’aller au travail le matin. 

Croire en soi et cultiver l'envie d'avancer

En travaillant chez Ubisoft, j’ai la chance de pouvoir être accompagné par le management et les équipes RH et de faire un point régulier sur mon parcours. Je n’ai pas la sensation qu’il y ait une compétition forte pour progresser dans l’entreprise. Des postes se créent et des équipes évoluent régulièrement. Les personnes que je connais chez Ubisoft sont épanouies dans leur job même si elles n’ont pas toujours eu le poste qu’elles voulaient. 

J’ai personnellement quotidiennement l’envie de m’investir, de m’améliorer et d’apporter ce que je peux à mon équipe et à l’entreprise. J’ai un environnement de travail très agréable mais également très professionnel bien que nous soyons dans le milieu du jeu.

Quand le manque d’envie se ressent dans le travail, c’est le moment de s’interroger sur le positif qu’on peut ressortir d’une expérience. Même quand on n’a pas de plan de carrière établi, on peut apprendre sur soi-même au fil des expériences. Tous mes camarades de promo, moi y compris, avons connu des déconvenues de recrutement ou sommes passés à côté d’opportunités de stages ou d’expatriations.

Il faut croire en soi et continuer d’avoir envie. 

Il faut parfois savoir se laisser porter et positiver. Dix ou vingt ans après, on n’est finalement pas si loin de là où l’on aurait été en empruntant un chemin différent. C’est en acceptant des opportunités qu’on chemine progressivement. Je n’en serais pas où j’en suis aujourd’hui si je n’avais pas fait mon stage à Londres durant mes études. Cela m’a ouvert des portes après ma sortie de l’École, qui m’ont ensuite permis d’être recruté chez Ubisoft. Il n’y avait pas de lien entre un stage au marketing au Club Med et le poste que j’occupe actuellement dans le domaine des jeux vidéo à Paris.

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