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Gauthier Delaire-Schirmeyer
Gauthier Delaire-Schirmeyer

Commercial TV chez M6

De la ville du Havre à Paris

Moi je suis un vrai Havrais et j'ai intégré l'École sur le campus du Havre. J'ai depuis changé de ville plusieurs fois. Je me rends compte aujourd'hui que c'était nécessaire de voir autre chose et de rencontrer d'autres personnes.

En partant sur Paris, j'ai appris à gérer ma vie différemment dans une ville qui bouge très vite.

Un de mes très bons copains de l'École a vu un jour une offre d'alternance dont l'intitulé était "assistant chef de publicité TV chez M6". Au départ, je pensais que l'alternance n'était pas faite pour moi.

J'ai finalement postulé et j'ai été pris et je pense que je lui dois aujourd'hui le métier que je fais.

Et je n'ai pas quitté l'entreprise. Je considère que c'était une sorte de coup du destin. Mon copain a pensé à moi à ce moment-là, comme quoi l'École n'est pas qu'un lieu d'apprentissage, c'est aussi un lieu de partage.

Prendre des responsabilités rapidement

Il y avait quatre alternants chez M6 en même temps que moi et j'ai eu la chance de tomber sur un manager qui avait besoin d'un commercial. On m'a confié assez rapidement un vrai portefeuille de clients contrairement à mes autres copains alternants.

J'ai tout de suite dû gérer une petite agence de publicité avec les négociations commerciales et les rendez-vous avec mes annonceurs.

J'ai immédiatement été sur le terrain rencontrer des professionnels. Je ne me suis pas du tout senti comme un junior à faire des tâches peu valorisantes. Au bout d'un mois, j'ai dû prendre l'avion pour Toulouse afin de rencontrer une entreprise comme Brico Privé.

Un peu plus tard dans l'année, on me proposait de faire des rendez-vous en anglais avec Trip Advisor qui se déplaçait des États-Unis.

Je me suis très vite senti à ma place et considéré comme un vrai commercial.

Transformer son alternance en contrat de travail

Dès le mois de mai, on commence à travailler sur son mémoire et on envisage la suite de son parcours. J'ai demandé à ma manager si elle pouvait m'embaucher car je me plaisais beaucoup dans mon poste. Elle m'a répondu que ça allait être compliqué car aucune place ne s'était libérée. Cette nouvelle a été difficile pour moi car je me projetais complètement dans cette entreprise

Et puis finalement, j'ai eu de la chance qu'il y ait un départ imprévu. On ne pouvait pas me proposer un CDI dans l'immédiat. On m'a donc proposé un CDD un peu hybride sur deux postes en attendant de pouvoir me proposer un vrai poste.

Après 5 mois entre deux postes, qui fut une expérience un peu particulière car j'avais deux managers, j'ai finalement été embauché.

J'ai donc repris le même poste de commercial que j'occupais lors de mon alternance.

Cette période de transition a été assez mouvementée mais cela m'a appris une chose : on pense parfois que les choses sont acquises alors qu'elles ne le sont pas nécessairement.

Et à l'inverse, lorsqu'on pense ne pas pouvoir avoir un poste, finalement la situation se débloque comme cela a été mon cas.

Cela n'a pas été uniquement une histoire de chance. Je pense que je faisais aussi du bon travail et que mes résultats étaient bons.

La réalité du milieu de la pub

Lorsque j'étais encore étudiant, je pensais que dans le milieu de la pub, on fréquentait les animateurs et les personnes proches des antennes alors que ce n'est pas du tout le cas. En réalité, on est là pour remplir de l'espace pub. C'est comme des opérations mathématiques, on calcule de l'espace pub.

Mon quotidien, c'est de connaître par cœur ma grille et mes programmes.

Il faut parfois être capable de défendre des émissions que l'on n'aime pas nous-mêmes et que d'autres personnes adorent. Des émissions comme les Marseillais, ça cartonne ! Quand on voit l'envers du décor, on se rend compte que certains animateurs qui ont l'air super sympa ne le sont pas vraiment. D'autres sont particulièrement sympa dans la vraie vie.

Au-delà de la télé, je m'occupe aussi de la radio. Lorsque je gère des matinales, je vois aussi les invités politiques et c'est extrêmement riche.

J'ai eu la chance de voir tous les candidats à la présidentielle et de pouvoir discuter en off avec eux.

Mon métier me permet cela, de voir tous les à côté de l'antenne et de rencontrer des gens atypiques.

La responsabilité sociale de la pub

Quand on arrive dans le monde de la pub, notre entourage considère qu'on est responsable des publicités qui passent à la télé. Ils nous disent : Ah, la pub Vinted, c'était toi ?

En effet, toutes ces pubs diffusées toute la journée passent par moi et mes équipes. Mais si elles sont là, c'est qu'il y a un intérêt. On pense que la publicité est quelque chose de très consumériste. On la diabolise parfois.

Mais on peut voir la publicité et la télévision au global comme un vecteur d'influence.

En effet, le Coca-Cola n'est pas bon pour la santé mais d'un autre côté, il permet de créer de l'emploi et de la richesse. La publicité permet aussi de faire passer certains messages. Chez M6 comme chez TF1, on reverse une partie de l'argent pour pallier l'empreinte carbone. On fait certains spots qui sont "carbon free".

La télé crée effectivement de la consommation mais cela peut être de la bonne consommation. Il est possible, au sein d'une régie, de travailler la manière dont on fait passer les messages.

On peut aussi faire des choix. Pour certaines entreprises, on peut décider de ne pas les prendre ou d'être moins conciliants. D'autres, au contraire, nous paraissent indispensables. Nous sommes très contents d'avoir Greenweez en TV par exemple.

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