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Sophie Champaux
Sophie Champaux

Cuisinière itinérante

S'engager dans le développement territorial

Je suis arrivée à l’EM Normandie en 2005 dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Je quittais l’univers industriel dans lequel j’avais été responsable de production. L’entreprise fermait ses portes. 

J’avais pris conscience par différentes rencontres que j’avais une certaine appétence pour le développement économique territorial et le marketing territorial.

À ce moment, je souhaitais entrer dans l’univers territorial. Je ne savais pas encore par quelle porte. Mon projet n’était pas encore clairement défini à ce moment-là.

Un de nos intervenants est venu parler de développement durable, en 2003. Durant toute son intervention, j’ai pris beaucoup de notes. Ce sujet me parlait beaucoup et j’avais l’impression d’avoir déjà un pied dedans. J’ai ressenti au fond de moi qu’il y avait une véritable opportunité à saisir à ce moment-là.

Être pionnière du développement

Je suis attachée à l’univers industriel dans lequel j’ai grandi, c’est-à-dire le monde de la petite et de la moyenne entreprise. Je me rapproche des acteurs qui tournent autour de cet environnement pour comprendre qu’il y a une attente de leur côté. Il apparait comme une nécessite d’apporter aux entreprises la connaissance de ce qu’est le développement durable et de ce qu’elles pourraient en faire.

Partant de cette idée, je monte un projet collectif sur zone d’activité autour de ce sujet pour amener les entreprises de toutes tailles à discuter de ces sujets et à imaginer des actions communes.

A posteriori, je me rends compte que suis animée par l’innovation.

Je saisis l’opportunité que le développement durable m’offre en matière d’innovation territoriale. Cela ne s’applique pas seulement aux entreprises mais également à l’univers associatif, aux collectivités territoriales, aux communes petites ou grandes…

Avoir la force de s’engager

En venant à l’EM Normandie, j’avais pris conscience d’avoir une sensibilité et d’être une personne engagée. Cette rencontre avec l’intervenant en développement territorial à renforcé ce sentiment. J’étais convaincue qu’il y avait vraiment des choses à faire dans ce domaine et que ce sujet doit être pris à bras le corps. 

Il était aussi important pour moi de donner de l’espoir aux jeunes générations.

Nous débattions entre étudiants du sujet du développement durable. Il me semblait essentiel de pouvoir se sentir utile.

Au travers de cet engagement, il faut réussir à créer des liens et à emmener avec soi des personnes qui peuvent être réfractaires sur le sujet. Il ne faut pas que la dimension économique prenne le pas sur tout un parcours professionnel. Il y a aussi une dimension sociétale et écologique à prendre en compte.

Lancer son association

J’ai lancé l’association Sur les Pas de So en 2015. Chaque année, est organisée une marche de 7 jours sur les chemins de Normandie au profit d’une cause de santé. L’objectif est de fédérer les chercheurs, les professionnels de santé, les entreprises, les élus autour d’une cause et de faire de la prévention auprès du grand public sur cette cause.

Il était très important pour moi d’essayer de fédérer des acteurs du territoire autour d’un bien commun qu’est la santé.

Mêler passion et profession

J’ai toujours adoré cuisiner depuis toute petite. Je lisais des livres de cuisine pendant des heures. J’ai eu vraiment le souhait d’accomplir ce rêve.

Aujourd’hui, j’ai fait le lien entre ces approches de développement durable, mon appétence pour la marche et cette passion culinaire pour me transformer et faire aujourd’hui de la cuisine itinérante.

Mon travail d'entrepreneuse consiste à me déplacer dans des lieux pour faire à manger à des gens qui viennent pour un séjour. Je pars lundi prochain pour une semaine dans un gîte pour faire à manger matin, midi et soir à 13 personnes. En juin, j’ai fait à manger une trentaine de jeunes qui montaient une comédie musicale.

Porter la vision de la cuisinière itinérante

En amont, je vais chez les producteurs. Ils m’expliquent leur métier et pour moi cela fait sens de transmettre la bonne santé dans les assiettes.

Je veux surtout que cela reste une cuisine simple et je tiens à ce qu’on m’appelle « cuisinière » et non « chef ». Je trouve que j’incarne bien ce terme. J’ai vraiment envie de lui redonner vie.

Dans ce concept de cuisine itinérante, les personnes se retrouvent en groupe avec des amis dans un cadre associatif ou avec des collègues lors de séminaires professionnels.

Nous sommes souvent dans des lieux proches de la nature. Mon rôle c’est d’apporter à mon client un complément de plaisir à un instant de travail ou de réflexion.

Donner du sens à son parcours

Le besoin de sens est indispensable pour moi. Je n’ai jamais été dans une quête économique. J’ai toujours fait les choses par conviction car elles contribuaient à un mouvement de société. J’ai toujours eu ce souhait-là.

Pour moi, faire de la cuisine de façon aussi simple correspond à ce que je suis. Je vais terminer ma carrière professionnelle ainsi et j’en suis ravie.

Je pense qu’il faut aller chercher au plus profond de soi ce dont on a vraiment envie. Il ne faut pas avoir peur d’oser et il faut se faire confiance.

Quand on a des forces et des appétences particulières, il faut savoir les suivre pour trouver son chemin. Il faut parfois plusieurs expériences pour y parvenir. C’est pourquoi, on peut avoir choisi une voie en sortant de l’École et puis quelques années après en prendre une autre. Tout ce qu’on fait dans une vie est relié.

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