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Alice de Guyenro, fondatrice de Klak
Alice De Guyenro

Fondatrice de KlaK

KlaK chaussettes Team Mojito

Pouvez-vous présenter votre entreprise ?

KlaK, ce sont des chaussettes dépareillées qui permettent de faire passer un message de manière décalée grâce à des mots inscrits au niveau du talon qui se lisent lorsqu’on porte des baskets basses par exemple.

Je propose 30 modèles différents de chaussettes avec des messages qui s’adressent à toutes sortes de publics.

Il y a un mot sur chaque chaussette. Comme elles sont toutes fabriquées sur le même modèle, il est possible de les interchanger si l’on possède plusieurs paires. On peut associer deux mots ensemble et faire passer le message que l’on veut. Les chaussettes sont toutes noires et blanches, ce qui me ressemble beaucoup car je ne m’habille qu’avec ces couleurs.

Elles sont fabriquées en France. Je travaille avec une manufacture près de Limoges.

C’est moi qui ai tout conçu et créé, la marque et les modèles. Je n’ai pas eu besoin de travailler avec un bureau d’études.

En quoi ce nouveau projet est-il différent ?

C’est ma deuxième marque de chaussettes puisque que j’avais créé Mes Chaussettes Chéries lorsque j’étais en Master 2 sur le campus du Havre. Je n’ai pas réussi à emmener la marque où je voulais parce que j’étais jeune et que j’ai fait des erreurs. Sur cette première entreprise, j’ai énormément appris, ce qui m’a permis de lancer KlaK très rapidement. J’ai bénéficié de l’expérience acquise avec Mes Chaussettes Chéries.

Je travaille à temps plein sur mon entreprise depuis trois ans, quasiment depuis son lancement.

C’est un avantage car je peux mener de nombreux projets, aller sur les salons et rencontrer les clients, ce que je ne pouvais pas faire avec Mes Chaussettes Chéries. C’est une des raisons du succès de KlaK aujourd’hui.

Comment avez-vous réussi à vous développer ?

Au tout début de KlaK, j’ai eu la chance d’être contactée par un concept store qui souhaitait proposer mes produits en magasin. Pour l’anecdote, j’ai mis deux mois à leur répondre car je n’étais pas préparée à vendre en boutique. Ils posaient des questions assez techniques sur les tarifs. Au départ, je pensais vendre mes produits uniquement sur mon site internet. Je n’avais pas préparé les conditions tarifaires pour le BtoB.

De nombreux concept stores suivaient cette boutique sur les réseaux sociaux. Dès qu’ils ont parlé de KlaK pour la première fois sur Instagram, j’ai reçu de nombreuses sollicitations. C’est de cette manière que j’ai conquis les trente premières boutiques. Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné.

Aujourd'hui, mes chaussettes sont disponibles à la vente sur mon site internet ainsi que dans une centaine de boutiques partenaires en France et à l’étranger.

Ce sont des petites victoires personnelles que de réussir à m’exporter vers l'Europe. Pour développer le réseau de boutiques, je travaille avec une commerciale chargée de la zone Sud de la France. Elle prospecte les boutiques et présente mes modèles. Pour ma part, je m’occupe de tout le reste de la France ainsi que de l’Europe. Cette prospection passe beaucoup par Instagram où je suis très active.

Pour gérer ma communication de marque, je m’appuie également sur une rédactrice qui crée les articles sur mon blog. C’est important pour travailler le référencement naturel et la visibilité de ma marque. Nous collaborons depuis deux ans et cela se passe bien. Elle a parfaitement compris l’état d’esprit de KlaK et le ton à employer, avec tout le côté décalé et humoristique.

Comment vous est venue l’idée de KlaK ? 

L’idée de créer KlaK m’est venue quand l’activité de Mes Chaussettes Chéries commençait à s’essouffler. Je venais de faire une semaine de pop-up qui s’était très mal passée. Je rentrais le soir en pleurant et n’avais pas envie d’y retourner le lendemain.

Cette première marque me ressemblait d’une certaine manière, mais je n’arrivais pas à l’incarner. À la suite de ce pop-up, j’ai décidé d’arrêter Mes Chaussettes Chéries. Deux jours après, j’ai eu l’idée de KlaK. C’est vraiment arrivé dans la foulée !

J’ai appelé mon usine pour leur demander de mettre la production en stand-by car je tenais un nouveau projet. Trois jours après, je leur ai envoyé des modèles à produire pour KlaK.

La création de KlaK s’est faite hyper rapidement ! Je me souviens, c’était en plein mois de juillet.

Avec ce nouveau concept, on peut assumer les messages qu’on porte. En tant qu’ancienne grande timide, cela me parle ! Mes camarades de l’EM Normandie pourront en témoigner. J’ai lancé ma première entreprise sans rien dire à personne à cause de cette timidité. C’est peut-être aussi une question de légitimité au départ.

Cela peut être une manière de contrer sa timidité que d’affirmer de façon humoristique qu’on aime la raclette avec « Raclette Lover » ou que l’on est une « Super Maman » !

D’autres messages vont plus loin ou d’autres sont plus grand public, mais l’idée générale c’est d’assumer le message que l’on porte et de le montrer au plus grand nombre.

À quelles cibles s’adressent vos chaussettes ?

KlaK s’adresse à un public assez large. Cela peut être des mamans, des papas, des gens qui aiment la raclette, les mojitos, la bière, le football, la musique…

Ces chaussettes sont avant tout destinées à être offertes et non à être achetées par celui qui va les porter.

J’ai eu l’idée de créer les modèles en fonction de mes goûts personnels et de ceux de mon entourage. Par exemple, j’aime beaucoup les chats, j’ai donc créé la paire « Team Cat ». Mon meilleur ami travaille dans le champagne, j’ai donc créé la « Champagne Addict ». 

À la base, j’ai créé ces paires pour lui et moi, sans réfléchir vraiment à l’aspect commercial derrière. Il se trouve que ces deux paires fonctionnent très bien. Je marche beaucoup au feeling.

Qu’est-ce qui vous a incité à entreprendre ?

J’ai toujours su que je créerais un jour ma boite. J’ai eu un patron pendant un certain temps car j’ai fait toutes mes études en alternance. Mais je savais que je serais tôt ou tard à mon compte, sans savoir quand, comment, ni avec quelle idée… Durant mes études, j’avais plein d’idées mais qui n’ont finalement pas vu le jour.

J’ai eu l’idée de Mes Chaussettes Chéries en dernière année d'études.

Elle consistait à proposer des box de chaussettes par système d’abonnement. Je me suis levée un matin en me disant qu’il fallait creuser cette idée. Ayant acquis une certaine expérience durant mes études, je me sentais capable de me lancer. Dans tous les cas, j’aurais lancé ce projet même si j’avais eu l’idée trois ans plus tard.

Comment l’École vous a-t-elle accompagnée dans cette création ?

Il y a d’une part tous les enseignements autour de l’entrepreneuriat dispensés par les professeurs et les intervenants. Je suis encore en contact avec eux par le biais de LinkedIn. Ils me suivent dans mon parcours.

J’ai été beaucoup accompagnée par l’Incubateur de l’École. J’avais lancé une campagne de crowdfunding et il m’a aidée à la promouvoir.

Cela m’a donné de la visibilité dans la région du Havre. C’est un avantage de lancer un projet en Province, on a une meilleure présence dans les journaux car il y a moins de concurrence. Cette forme d’anonymat à Paris est difficile à accepter. Néanmoins, cela ne m’a pas empêchée de développer la marque et de la faire connaître. 

Un conseil pour les futurs entrepreneurs : profitez de la presse locale lorsque vous entreprenez. Ils sont friands de ce genre de sujets.

Avez-vous rencontré des difficultés ?

Cela fait trois ans que la production de KlaK a été lancée. Elles ont commencé à être commercialisées quatre mois plus tard. Dans cet intervalle, j’en ai profité pour créer mon site internet et progresser sur les réseaux sociaux. Mais je trouvais le temps un peu long car je ne pouvais pas réellement lancer la marque.

Lorsque j’ai reçu les chaussettes, j’ai fait un premier pop-up dans les starting blocks.

Le lancement a été un véritable succès car j’ai tout vendu en l’espace de trois jours.

Cet engouement m’a véritablement permis de valider le concept. Trois ans après, la marque perdure et se développe. Aujourd’hui, je continue de travailler à temps plein pour KlaK.

Pour le lancement de la marque, je n’avais pas prévu de réassort, ne sachant pas si les produits allaient fonctionner. Je me suis retrouvée rapidement en rupture de stock, ce qui était une bonne nouvelle !

Selon vous, quelles sont les raisons de ce succès ?

Je pense que mes chaussettes sont drôles. Très peu de personnes passent devant en restant indifférentes. On a tous quelqu’un dans son entourage qui peut se reconnaître dans ces messages.

Étant sur le secteur du cadeau, KlaK est surtout présente dans les concepts stores et un peu moins dans les boutiques de prêt-à-porter. Pour cause, 95% des chaussettes vendues servent de cadeau. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis associée avec des marques en ligne qui proposent de la box cadeau.

La grande majorité de mon activité reste pour le moment du BtoB, c’est-à-dire de la vente en boutique.

J’ai une commerciale sur le terrain qui m’aide dans ce développement. Je ne connaissais pas ce monde avant de mettre le pied dedans avec KlaK. C’est ce que je développe en priorité aujourd’hui.

Le marché du particulier met plus de temps à se développer parce que je n’ai pas alloué de budget publicitaire. Je communique sur Instagram et la communauté se crée de manière naturelle. Avant que l’activité ne décolle réellement en septembre 2020, j’ai passé plusieurs mois à publier régulièrement sur les réseaux, ce qui a permis de développer un noyau dur de followers. Je me suis vraiment éclatée à publier des choses drôles !

Qu’est-ce que vous apporté votre cursus à l’EM Normandie ?

J’ai adoré tous les projets de groupes sur des créations d’entreprise. L’alternance m’a aussi beaucoup appris. J’étais manager des ventes dans un grand magasin au Havre.

Cela me permettait de mettre en application les connaissances vues en cours. Cette expérience a été un vrai tremplin pour retrouver des postes de responsable commerciale quand je suis rentrée à Paris. Il m’a fallu trois ans pour quitter mon emploi salarié avant d’être à 100% sur KlaK.

Comment avez-vous obtenu les fonds pour lancer KlaK ?

Contrairement à Mes Chaussettes Chéries, j’ai décidé de lancer KlaK intégralement en fonds propres. Je me disais que lancer deux projets en l’espace de trois ans pouvait entamer ma crédibilité. J’ai de nouveau préféré monter mon projet dans mon coin ! 

J’avais des économies personnelles et familiales. Par la suite, ma mère et mon beau-père se sont associés dans l’entreprise pour me permettre d’augmenter la valeur de mon capital. Je paraissais plus crédible pour passer de grosses commandes auprès de mes fournisseurs avec un capital plus important.

Où en êtes-vous aujourd'hui ?

Je participe au salon « Maison & Objet » prochainement, c’est énorme. Cela fait cinq ans que je rêve d’y participer !

C’est le prix du « Made in France » que j’ai obtenu lors de la Soirée des Pépites du Club Entrepreneurs de l’EM Normandie qui m’a permis de financer ma participation à ce salon. Mais je me suis un peu serré la ceinture pour pouvoir y participer. Je remercie le jury d’avoir été indulgent lors de ma présentation car j’étais assez stressée !

J’espère poursuivre ma croissance, idéalement multiplier par deux le nombre de boutiques pour être véritablement sereine sur 2023.

J’ai d’autres événements prévus jusqu’à la fin de l’année.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs ?

Il ne faut pas attendre d’avoir le produit parfait pour commencer.

Le tout c’est de tester son concept dans la vraie vie pour pouvoir le valider ou non. Au départ, j’ai fait des erreurs sur le packaging et le nom d’entreprise n’était pas le nom définitif… Cela ne m’a pas empêchée de démarrer mon activité.

Le plus important, c’est vraiment d’incarner son projet.

Mes proches me disent que je suis complètement différente sur KlaK que sur ma précédente entreprise : je vis la marque et l’incarne. Les gens ressentent vraiment la passion que j’ai pour cette marque. C’est pour cette raison que j’arrive à embarquer naturellement clients et boutiques partenaires.

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