L'alternance, un tremplin vers l'emploi
En quoi une Grande École de management est-elle un tremplin vers l’emploi ?
Carine Guibbani : c’est notre mission en tant qu’École d’amener les étudiants vers un job intéressant, mais surtout de les aider à trouver le job de leurs rêves. C’est pourquoi nous les accompagnons tout au long de leur cursus vers une meilleure connaissance d’eux-mêmes, de façon à bien cibler le poste souhaité à la sortie et leur permettre de s’épanouir dès le début et tout au long de leur carrière dans un travail qui fera sens pour eux.
En tant qu’alternant, vous venez de signer votre premier CDI, est-ce que cela fait sens par rapport à votre parcours ?
Jules Fritz : je suis en phase d’intégrer le job de mes rêves pour plusieurs raisons. Tout d’abord, j’ai eu la chance de construire mon parcours de manière réfléchie. J’ai fait deux années en alternance : la première en audit financier chez KPMG, et je me suis rendu compte que l’approche comptable et financière ne me plaisait pas. La deuxième année, je me suis reconverti vers une approche de recruteur chez Michael Page.
Je recrute actuellement des étudiants. L’année prochaine, ce sera encore plus intéressant pour moi car je pourrai recruter des managers et des cadres confirmés. L’accompagnement a été indispensable pour en arriver à ce résultat. Je viens de recevoir le CDI ce jour par email.
Est-ce que l’alternance est un critère décisif dans cette préparation à l’emploi ?
Jules Fritz : oui, le parcours en alternance est décisif pour deux raisons. Tout d’abord, on met en application sur le terrain tout ce qu’on apprend en cours via notre formation. Un autre point intéressant, c’est que lorsque j’ai changé mon statut sur LinkedIn pour me mettre en recherche d’emploi, les recruteurs sont venus me voir car j’avais une expérience confirmée de plus d’un an et demi en entreprise. Même sur des premières embauches, certains recruteurs recherchent des profils qui ont déjà de l’expérience. Effectivement, l’alternance permet d’ouvrir des portes.
Comment l’EM Normandie prépare-t-elle les étudiants au marché de l’emploi qui est en perpétuelle évolution ?
Carine Guibbani : de plusieurs manières. Tout d’abord, les entreprises sont omniprésentes dans nos cours puisque les étudiants peuvent mettre en pratique les enseignements théoriques acquis en cours via des business games, des mises en situations, les associations étudiants… Beaucoup d’intervenants sont également des professionnels qui ont une approche très pragmatique du contexte entrepreneurial.
On travaille en parallèle avec les étudiants au travers du Parcours Carrière, un dispositif d’accompagnement vers l’emploi qui va les inciter dès la première année à s’interroger sur eux-mêmes, passer des tests de personnalité et de motivation. Les phases de débriefing avec les coachs du Parcours Carrière vont les aider à mieux se connaître et à confronter leurs souhaits avec le monde de l’entreprise. Le but étant de faire des bilans sur leurs stages, leurs expatriations… analyser les compétences nouvellement acquises et réfléchir à la construction de leur profil.
Chacune des expérimentations permet petit à petit d’écrire son histoire et de valoriser ses compétences. Notre rôle est d’aider les étudiants à ne pas se tromper et à choisir une orientation qui leur correspond et qui fasse du sens pour eux.
Avez-vous ressenti cet accompagnement durant votre scolarité ?
Jules Fritz : totalement. Pour ma part, j’ai toujours fait appel à cet accompagnement. Pour trouver ma première alternance, j’ai participé au Job Meetup qui était organisé conjointement avec le service Alumni et le Parcours Carrière. J’ai profité du réseau de l’école tout en étant coaché sur la rédaction de mon CV pour décrocher ma première alternance chez KPMG. À la fin de cette alternance, j’ai repris rendez-vous avec des coachs pour analyser cette expérience. Il en ressort que j’apprécie l’aspect commercial mais aussi toute l’approche relationnelle. J’ai vraiment envie de continuer dans cette voie et de me diriger vers le recrutement en cabinet de conseil.
L’alternance concerne-t-elle beaucoup d’étudiants à l’EM Normandie ?
Carine Guibbani : nous sommes une école leader sur l’alternance. Nous avons notre propre Centre de Formation des Apprentis (CFA), ce qui nous affranchit des quotas de place. Cette année, nous avons signé plus de 1 600 contrats d’alternance. Environ 1 étudiant sur 2 en cycle Master sont en alternance. Environ 40% des étudiants choisissent l’alternance en 2 ans (M1 et M2), c’est le cas de Jules, et environ 60% optent pour l’alternance sur l’année de M2.
Il y a très peu de cas d’échec car il y a tout un travail en amont visant à faire matcher l’offre et la demande. Nous sommes à l’écoute des besoins des entreprises et leur présentons des étudiants qui leur correspondent à l’occasion des événements de rencontre entre les entreprises et les étudiants.
Sur votre programme Bac+3, vous proposez également de l’alternance ?
Carine Guibbani : en effet, sur la dernière année, les étudiants du Bachelor Management International peuvent rejoindre l’alternance sur le campus du Havre ou sur le tout nouveau campus de Paris-Clichy. Il est aussi possible de poursuivre après le Bachelor vers le cycle Master du Programme Grande École et d’effectuer deux années supplémentaires en alternance, soit 3 années en tout. L’accès se fait via un concours interne ou le concours Passerelle.
Pourquoi avoir choisi l’alternance ?
Jules Fritz : quand j’étais en classes préparatoires, je savais pertinemment que j’allais intégrer une Grande École qui proposerait de l’alternance. D’autres écoles proposent également de l’alternance mais j’ai choisi l’EM Normandie parce qu’elle possède son propre CFA et j’étais assuré d’avoir une place en alternance. J’étais ainsi certain de pouvoir faire une partie de mes études en alternance.
Qu’en est-il de la possibilité de faire des stages durant son cursus ?
Carine Guibbani : Il y a plus de 10 000 offres de stage en permanence sur la plateforme « Jobboard ». Une grande partie est postée par les Alumnis. Nous sommes une école avec 150 ans d’histoire, ce qui représente énormément de diplômés. Nous recevons donc suffisamment de stages en France et à l’international pour que chacun y trouve son compte.
Nous aidons les étudiants à cibler les stages et les entreprises qui leur correspond pour leur éviter de se tromper même si au final, les stages sont aussi faits pour expérimenter, pour voir si un choix d’orientation nous plaît ou non.
Nous avons aussi un très large réseau de diplômés à l’international que les étudiants peuvent contacter. Par exemple, dans un pays ou une entreprise donnée, les étudiants peuvent se bâtir un réseau et candidater plus facilement dans l’entreprise de leur choix en ayant accès à des offres qui ne seraient pas encore publiées.
Serez-vous sensibles aux candidatures d’étudiants de l’EM Normandie dans l’entreprise où vous serez ?
Jules Fritz : j’y serai sensible pour la simple et bonne raison que parmi toutes les clés qui m’ont permis aujourd’hui de décrocher ce CDI, le réseau Alumni a joué un rôle prépondérant. Dans mes recherches, j’ai interrogé énormément de diplômés. Au sein d’associations, notamment la Junior Entreprise, j’ai par exemple sollicité l’aide de diplômés à New York.
Je suis moi-même contacté par des étudiants qui me posent des questions sur les domaines du recrutement et de l’audit. J’essaie de leur donner les informations pour les aider à se projeter. Oui, je serai un Alumni investi !
Vous avez annoncé récemment la création d’un programme très professionnalisant, pouvez-vous nous en dire plus ?
Carine Guibbani : en effet, nous avons créé un BBA en quatre ans accessible Post Bac, très focalisé sur l’international puisque deux années se font sur les campus internationaux. Les deux premières années se passent sur le nouveau campus de Paris, la troisième année sur le campus d’Oxford et la dernière année en partie sur le campus de Dubaï que l’on s’apprête à ouvrir.
Une moitié de la promotion sera composée d’étudiants français et l’autre moitié d’internationaux. L’enseignement est 100% en anglais et le processus d’admission se passe dans cette langue. C’est un programme très connu dans le milieu anglo-saxon. Nous avons obtenu fin janvier le visa Bac+4 et le grade de Licence du Ministère. C’est donc un programme reconnu par l’Etat qui je pense va bien fonctionner puisqu’il a déjà été choisi par des nombreux candidats dans les vœux Parcoursup.
L’alternance, c’est exigeant car vous devez gérer vos cours et vos missions en entreprise ?
Jules Fritz : en effet, vous êtes salarié. Il faut être prêt à faire ce sacrifice car l’on passe de la vie d’étudiant à celle de salarié. On doit se tenir prêt à répondre aux exigences de son employeur et apprendre un métier. Il faut également être capable de s’organiser entre les périodes de cours et celles en entreprise. En tant qu’étudiant, on doit rendre un mémoire, bien suivre ses cours, apprendre des bases théoriques.
Quand on arrive au bout de la chose, on sent qu’on a pris en maturité et qu’on est en mesure de défendre un bon story telling quand on est face à un employeur.
Est-ce qu’on est moins investi dans les activités extra-scolaires de l’école ?
Jules Fritz : oui, bien sûr. C’est exigeant un rythme d’alternance. L’énergie qu’on va allouer à une association, c’est de l’énergie qu’on ne mettra pas dans son emploi. C’est toujours plus compliqué que de s’investir pleinement dans son association.
Carine Guibbani : c’est pour cela que beaucoup d’étudiants choisissent l’alternance uniquement en dernière année, pour pouvoir aller au bout de leur expérience étudiante, pouvoir s’expatrier sur leur année de M1 et se garder la dernière année de spécialisation en alternance.
Les entreprises recherchent de plus en plus des étudiants qui possèdent des soft skills, y accordez-vous beaucoup d’importance ?
Carine Guibbani : C’est primordial. Les entreprises s’attendent à avoir un jeune diplômé avec la tête bien faite et les savoir-faire fondamentaux, c’est le minimum. Ce qui va faire la différence, c’est sa capacité à proposer, à réagir, à innover et à s’adapter. Nous aidons nos étudiants à développer ces compétences comportementales pour qu’ils soient préparés à embrasser le changement. Notre objectif c’est de les sortir au maximum de leur zone de confort.
Le taux d’emploi à la sortie d’études est extraordinaire. Plus de 90% des diplômés en activité s’insèrent dans les trois premiers mois suivant la diplomation et cela passe à quasiment 100% dans les six mois, ce qui signifie que l’approche est plutôt bonne.