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Virginie Vast

Responsable des achats chez Amazon

Je suis arrivée à l'EM Normandie après avoir passé trois années aux États-Unis pour mon Bachelor en système d'information. À ce moment-là, l'EM Normandie s'appelait encore ESC Le Havre.

En revenant en France, j'étais un peu nostalgique de mes années aux États-Unis. Je me souviens de cette anecdote avec ma mère qui me disait que les usines pétrolières du Havre ressemblaient beaucoup à New York ! Elle essayait de me remonter le moral.

Après mon Bachelor, mon visa américain arrivait à expiration. Deux options s'offraient à moi : renouveler mon visa pour pouvoir effectuer mon MBA à Chicago ou rentrer en France. Mes parents ont sauté sur l'occasion pour me proposer de venir faire une école de commerce. Je pense qu'ils avaient peur que je reste aux États-Unis !

Je me suis inscrite au concours d'entrée en école de commerce, qui s'appelait "Profil" à l'époque et un autre concours dont j'ai oublié le nom. J'ai été admise dans les écoles d'Amiens, Grenoble et Le Havre. C'est ainsi que je suis arrivée à l'EM Normandie au Havre.

Un parcours académique à l'international

J'ai eu un parcours assez tourné à l'international. J'ai passé deux années sur le campus du Havre puis j'ai effectué une année de Master en Suède à Göteborg par le biais de l'École.

Sur mes deux années au Havre, j'ai d'ailleurs passé six mois à Bruxelles pour suivre un parcours en anglais. J'avais déjà une attirance pour la mixité des cultures et le travail en anglais. Et mon année de Master en Suède a vraiment confirmé cette volonté de travailler à l'international.

À l'issue de mon Master en international business, j'ai réalisé ma thèse sur le métier des achats, secteur à la mode à ce moment-là. J'ai envoyé une candidature auprès d'entreprises de différentes villes européennes comme Paris, Londres... Elles ont toutes accepté mon projet. Il faut dire qu'en 2005, on voyait émerger la centralisation des achats.

Des débuts dans les achats chez Siemens

J'ai choisi de partir à Munich où l'entreprise Siemens était en pleine réflexion sur l'organisation de son service achats. J'ai donc pris ma voiture de Göteborg jusqu'à Munich ! C'était ma première expérience professionnelle juste après la diplomation.

Lors de l'entretien d'embauche, j'ai indiqué ne pas parler allemand. Cela ne posait aucun problème puisque j'allais pouvoir rédiger ma thèse en anglais. J'allais aussi apprendre quelques bases d'allemand assez rapidement.

Après ma thèse, Siemens m'a proposé un poste au sein des achats pour la partie européenne. Le poste était basé à Saint-Denis à côté de Paris. J'y suis restée trois ans.

J'ai beaucoup appréciée l'organisation de Siemens qui est très structurée et les process vraiment carrés. C'est très formateur lorsqu'on sort des études. Douze ans après cette expérience, je continue à appliquer certaines des habitudes que j'ai apprises chez Siemens.

Un nouveau challenge chez Vodafone

Un jour, un chasseur de tête m'a contactée en me proposant un poste de Global Category Manager dans une centrale d'achat qui allait s'ouvrir dans un petit pays. L'entreprise Vodafone cherchait une personne pour gérer l'organisation mondiale des achats au Luxembourg. 

Chez Siemens, le côté international commençait à me manquer et l'aspect très structuré bloquait parfois ma créativité. J'ai accepté cette offre de poste chez Vodafone où l'on allait m'offrir une grande autonomie dans mes missions. Il y avait tout à faire et cela me plaisait. J'y suis restée douze ans.

Au Luxembourg, de l'autre côté de la rue, l'entreprise Amazon m'avait déjà contactée auparavant pour me recruter. Je n'avais pas donné suite car je me plaisais chez Vodafone. Mais je me suis dit que si je ne changeais pas de poste maintenant, je n'en changerais jamais. J'avais probablement besoin d'un nouveau challenge.

Une opportunité chez un leader mondial du e-commerce

Amazon est une organisation extrêmement innovante. Quand je vois qu'on peut passer une commande et être livré le lendemain, je suis impressionnée. Quand on entre dans la "machine", on se rend compte de l'ampleur de la logistique qui se trouve derrière. C'est assez incroyable ! Je suis récemment allée visiter des sites à côté d'Orly. On peut à peine voir le produit sur la chaîne tellement il se déplace rapidement.

Des amitiés qui marquent à vie

J'ai rencontré mes amis les plus proches durant mes années à l'École. Cela a créé des liens pour la vie. Durant nos études, nous avions créé avec un groupe d'amis une association qui soutenait les projets des femmes de l'École. Il s'appelait les "pink ladies". Nous organisions des événements assez ludiques qui nous ont soudées. Nous avons encore un groupe WhatsApp qui porte ce nom.

L'EM Normandie est probablement l'École qui m'a le plus marquée même si j'ai aussi gardé des contacts des États-Unis et de la Suède. Je considère mes camarades de l'EM Normandie comme une famille. Nous menions de nombreux projets en commun et faisions tout en groupe, de l'organisation jusqu'à la présentation. On célébrait également les succès ensemble.

La confiance en sa voix intérieure

Durant sa carrière, je pense qu'il faut être capable de suivre son instinct et la petite voix au fond de soi. On a déjà une idée de ce qu'on veut devenir, même si au départ ce n'est pas toujours clair. Beaucoup de personnes vont nous donner des conseils ou nous dire d'agir de telle ou telle façon. En écoutant sa voix intérieure et en se faisant confiance, on parvient à mieux atteindre ses objectifs.

J'ai récemment repris toute la partie Europe au sein de mon entreprise. Quand je veux lancer de nouvelles idées, certains collègues me disent que ces projets n'ont jamais abouti et qu'il y a peu de chance d'y arriver. Moi, je dis qu'il faut tout de même essayer si on est vraiment convaincu. C'est en essayant qu'on peut vraiment y arriver.

Un conseil pour les jeunes diplômés

Je pense qu'il faut savoir s'affirmer et dire ce qu'on accepte et ce qu'on accepte pas. J'ai parfois des stagiaires qui viennent dans mon service et je leur demande leur avis sur des projets. Ils ont un regard extérieur et une capacité à innover qu'on perd parfois avec l'âge.

Si je devais vous donner un conseil : faites entendre vos idées sans trop prendre en compte les opinions des autres.

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